Monographie HERRIN
En cartouche : "HERIN" - Vue prise du Nord-Ouest
Vue prise à partir de la route venant de Wavrin et qui, après avoir laissé sur la droite une voie de desserte pour l'église, se dirige vers Gondecourt. Le village comprend moins de dix chaumières dont deux auberges reconnaissables l'une à gauche a son bouchon de paille, l'autre à droite à son enseigne pendante. L'église occupe le centre de la miniature; en pierre et couverte de tuiles, elle comporte une tour, placée en façade occidentale, percée d'un portail au nord, éclairée d'une fenetre en partie supérieure, couverte d'une courte flèche de charpente coupée d'un abat-son; nef haute et longue avec deux chapelles à pignon; chœur plus bas.
Le village n'a pas eu un grand développement. La création du canal a coupé ses relations avec Wavrin en privilégiant Allennes-les-marais sa voisine. L'église a été reconstruite en 1777, puis en 1828.
Son Blason : "de gueules au chef d'or chargé de trois franchis de sable "
HERRIN ché ou ?
T'as mis t'feulle de chou ?
Ché sots d'HERRIN !...
Riez si vous voulez, on est pourtant bien fiers d'etre herrinois ou herrinoises car aussi liliiputien qu'il soit, notre village garde précieusement ses richesses cachées . Je vous invite à les redécouvrir par la lecture de ces quelques pages qui retracent brièvement l'histoire d'Herrin et vous emmènent à la recherche de souvenirs ou de détails enfouis , oubliés parfois mais qui ne demandent qu'à revenir à la surface
HISTORIQUE D'HERRIN
Les cartulaires des abbayes sont les vraies sources à consulter lorsque l'on désire remonter à l'origine d'un village. C'est dans un titre de la fameuse maison religieuse de LOOS que nous rencontrons ,en 1130, le nom de Hièrin et en 1159 Hérins, titre de St Aubert de Cambrai puis Herrin, Héryn, Hernin et enfin HERRIN. Suivant l'usage établi, le Roi de LEspinette, accompagné d'un nombreux cortège venait à Herrin prier St Georges lui accorder un heureux règne.
Ce lieu fut pillé et brulé par les Français lors de la bataille de Bouvines en 1214. Dans un extrait du registre de l'abbaye de Phalempin en 1159 et 1184 on lit que Wittimus Brohuns de Herrin, Robert son frère et 3 de ses sœurs, ont vendu à cette abbaye une pièce de terre située entre Seclin et Phalempin. Herrin était un fief vicomtier tenu du Chatelain de Lille en pairie du chateau du Plouich. Il comprenait en 5 fiefs un manoir sur motte entouré d'eau (voir plan) 17 bonniers, 6 cents de terre ahanale, des rentes levées sur 30 hotes et 40 tenants et 14 hommages.
Le chatelain de Lille percevait à Herrin un droit sur les bétes qu'on emmenait paitre au marais et un droit sur les habitants qui y allaient faire tourbes au "cornet à molles" ( molles : petites briques de tourbe de 8 pouces de long sur 2 de large et de 2 d'épaisseur séchées au soleil et servant de combustible).
on rencontre comme Seigneurs d'Herrin
1231 Gonher d'Herrin
1279 Jean ( chevalier) et son 1er né
1299 Gauthier DE HERRIN, fils de Jean DE CARNIN
1302 Jean, sire d'HERRIN
1341 AnselL, Ecuyer
1389 Jean , Ecuyer fils de Ansel
1423 Robert, Seigneur de Herrin
Antoine I, Chevalier, Seigneur d'Herrin
Antoine II, Chevalier , Seigneur d'Herrin
Antoine III, Ecuyer, Seigneur d'Herrin
1530 Antoine IV, Ecuyer, Seigneur d'Herrin + 1560
Françoise, Marguerite, Madeleine
Françoise fut Dame d'Herrin et épousa Renon de Longueval, Chevalier
1590 Louis de Longueval mourut jeune en 1611, Ses biens passèrent aux descendants de Marguerite
dont la fille Anne de Fléchin avait épousé Adrien de Meleur-Cottènes.
1672 Cottènes, Seigneur de Meleur, Chevalier, Seigneur de Cottènes
petit fils de Anne de Fléchin
1690 Adrien Frédéric de MELEUR, Chevalier
1763 Adrien-Louis de BONNIERES, duc de Guines , Seigneur d'Illies et d'Herrin
prit part à l'élection des députés aux Etats Généraux de 1789
ROUVROY à Herrin, fief demi-litige tenu de la seigneurie de Herrin, contenait un manoir de 9 razières de terre tenant au lieu seigneurial de Herrin ( une razière = 70 litres)
1504 Guillaume LASCHIER
Jeanne LASCHIER, veuve de Guillaume CASTELAIN
Agnès DUJARDIN, nièce et héritière de Jeanne LASCHIER et épouse de Robert LAMIOT
L'abbé de Phalempin présentait un de se religieux à la cure du village
La position d'Herrin eut été bien avantageuse, si les marais rendaient une localité inaccessible à la guerre. L'on sait malheureusement que les Flamands après la bataille de Courtrai, dite journée des éperons en 1303 se répandirent du coté d'Herrin et s'y livrèrent à toutes sortes d'excès. L'histoire nous apprend encore que le village fut malmené et rançonné sans merci par les malandrins qu'avaient attirés en Flandre les bruits d'une descente en Angleterre. Cette descente fut projetée entre Charles VI et Philippe Le Hardi mais tout aboutit à faire pendant 4 ans , de la Flandre le pays le plus malheureux de l'époque.
En 1430 pour combler la mesure, la famine s'abattit sur la contrée, et les villageois , qui avaient eu tant de mal à convertir les terres marécageuses en fertiles oasis, furent en proie à tous les maux d'une affreuse disette.
Le début du XVIème siècle ne fut pas favorable à Herrin. Ils virent bruler leur église. Un nouvel édifice s'éleva sur les ruines de l'ancien et fut consacré en 1539 par Monseigneur Nicola BURETTE, suffrageant de l'évèque de Tournai.
Les gueux en 1566 se dirigèrent vers Seclin avec l'intention de piller les trésors de Saint Piat et de renverser les églises. Les gens de Seclin, Gondecourt et Herrin s'armèrent et les fanatiques tombèrent sous les coups ou se noyèrent dans les marais voisins. À cette époque il suffisait de creuser à 1m50 pour trouver de l'eau. A travers le rideau mouvant des feuillages on entrevoyait des clairs aux eaux stagnantes. Ici et là coulaient des ruisseaux aux eaux limpides (naviettes). Au coin du chemin de Bourg et du chemin de la blanchisserie jaillissait une source (plan)
Au XVIIème siècle la Flandre passa sous domination Française. Pendant le règne de Louis XIV une première réglementation mit un terme aux longues discussions que suscitait l'exploitation des marais entre les villages intérssés. Cette question fut réglée en 1789 quand on partagea au prorata de la population des villages .
Les "parts de marais" étaient partagées entre les habitants du village . L'inscription se faisait au moment du mariage et selon les terres disponibles on bénéficiait d'une parcelle toute sa vie .En 1970, la commune a repris possession de ces terres autrefois appelées "les wardelles" . Elles se situent actuellement le long du pavé de Bourg et le long du canal.
Le village d'Herrin n'à pas eu un grand développement et la création du canal de la Deule a coupé ses relations avec Wavrin en privilégiant Allennes les marais sa voisine(pont)
Autrefois, il y avait un qui au bout de la rue de la rosière et l'on passait en barque pour aller à Wavrin (en face) ( voir carte série bleue) continuité de la voie ).
Le déchargement des betteraves s'effectuait au canal ( transport par péniches)
Il y avait quelques maisons le long du canal au bout d'Herrin. La tradition orale raconte qu'il y avait au moyen-Age des espagnols puis des belges, les premiers ayant été décimés par la peste devaient conduire leurs morts au cimetière en passant dans le petit chemin dit des processions ouest qui fut baptisé alors "chemin des morts "
Archéologie
La première église d'Herrin dédiée à Saint Georges fut détruite en 1214 suite à la bataille de Bouvines.
La seconde batie sur les ruines en 1777 brula également. Elle avait été vendue le 22 Pluviôse an VII et achetée 44500 francs par le citoyen Dominique COPETTE (Archives Départementales du Nord Q962 Contrat 164)
Après la révolution cette paroisse fut supprimée et rattachée comme chapelle de secours à Allennes les marais.
Après l'incendie une nouvelle église vit le jour en 1828 et fut érigée en église paroissiale dédiée à Saint Quentin le 15 aout 1862. Sa dédicace se célébrait le 11ème jour de septembre. Cet édifice est assez bien bati en croix. On pouvait lire avant la rénovation(année 1970)
- Au chœur
1560-1562: Icy git mesire Antoine d'HERIN, Chevalier, Seigneur dudit lieu, de Breuze, Noircourt, de Cartes, de L'Espesse, terminé le 5 de décembre 1560; et Dame Aldegonde VANDUSSE, sa seconde espeuse, terminée le 23 de juin 1562, Priez pour leurs ames.
- Au fronton de l'autel de la vierge
1632 D.O.M Jacobo DE FLORBECQ et D Franciscae de HERRIN, congibus, J.B. DE FORBECQ, filius, ex societaté Jesu, ponebat anno MDCXXXII - Souvenirs religieux de Lille 1893 p64
- Au cimetière
D.O.M sépulture de Marie-Agnès DE ROULES, décédée le 10 de septembre 1742, agée de septante trois ans Requiescat in pace Amen ( cette plaque est actuellement visible dans l'église sur le mur de gauche photo).
1866 Priez pour l'ame de Monsieur Benoit Romain CAULIER, né à Bailleull, le 02/10/1812, vicaire à Bergues 1837, curé de Merckeghem 1845, curé d'Herrin 1862, décédé le 18/09/1866 , administré des sacrements.
La famille d'HERRIN n'a plus de descendants connus
La Cloche
En 1866, elle s'appelait : "Catherine-Joséphine" et avait pour parrain Monsieur Jean-Baptiste Joseph QUEVA, maire d'Herrin et pour marraine Mademoiselle Catherine DUBOIS. Monsieur Jean-Baptiste DUBOIS étant curé de la paroissse (photo) .Elle a été volée à la guerre 1914-1918 par les Allemands et surement fondue pour etre transformée.
Aujourd'hui son nom est "Jeanne d'Arc " (photo). On peux y lire l'inscription : "Mon nom est Jeanne d'Arc, je remplace Catherine Josephine enlevée par les Allemands le 12 mai 1917 et je chante les louanges du Seigneur. J'implore pour les vivants et pour les morts et je célèbre la victoire et la paix. Baptisée en avril 1921 par Monsieur l'Abbé LEMOINE, doyen de Seclin et j'ai eu pour parrain Monsieur Joseph DUBOIS l'ainé d'entre tous les paroissiens et pour marraine Mademoiselle Berthe LANGLEMEZ et Monsieur l'Abbé Emile MONTEVIS étant curé. Monsieur TOURNEMINE étant maire d'Herrin. Fonderie de cloches C. WAUTHY - DOUAI -Nord et a eu Seine inférieure . Son bati vient d'étre rénové (1998).
La girouette
Le coq du clocher a été entièrement rénové et repeint avant d'etre replacé au sommet du monument en 1993(photo). Sa particularité … il a u n bec de canard !...
Le chemin de croix
Si vous passez par Herrin n'oubliez pas d'admirer les magnifiques stations du chemin de croix offertes par les paroissiens.
Le tableau
Un grand Christ en croix orne le fond de l'église . c'est une toile qu ia été offerte par Napoléon III lors de son passage au village (tradition orale) (photo).
Le calvaire
Sur la façade de l'église, un beau Christ ne croix est inscrit à l'inventaire des monuments historiques. Ses 4 branches sont sculptées. On peux distinguer au sommet un aigle symbole de la sagesse et de la perspicacité, un jeune taureau symbole de la puissance, un lion symbole de la justice exercée avec courage et un ange symbole d'amour. Ces qualités étant celles de Dieu. On ne se lassera pas d'admirer le travail du sculpteur.
Le monuments aux morts
Adossé au mur de la sacristie le monument aux morts dédié aux combattants de la grande guerre 14/18 dont on a gardé le fronton et refait le reste en marbre récemment.
Le presbytère
Autrefois vers les années 1860, il y régnait une grande activité , à en juger par les installations qui s'y trouvaient : fournil, basse-cour, poulailler, étable, écurie, grange, pompe, hangar, remise, grande cour pavée et habitation spacieuse.(voir plan). On peux voir au dessus de la porte de notre mairie actuelle
La tombe de Monsieur BONIFACE
Au cimetière un monument à l'abandon, celui de la sépulture de Monsieur Louis Joseph BONIFACE, grand propriétaire herrinois des années 1860. Il possédait de nombreux terrains dans le village et surtout la grand blanchisserie située au bout du village. Il avait meme fait construire une splendide maison en 1882 comprenant 49 fenêtres et portes. Cette bâtisse ne survécut pas à la folie guerrière( voir photo). Transformée en hôpital allemand pendant les hostilités de 14/18, elle fut détruite par ces derniers à leur départ en 1918. Il n'en reste que quelques fondations(photo). le four à pain et la chambre de bonne appartiennent à la ferme attenante.
La Chapelle
Bâtie en 1887, elle est de bonnes proportions et meme raffinée dans sa construction. Sur la pierre située entre l arc d'encadrement et les remparts du fronton, on peut lire "Mère de Dieu PPN". Dédiée à la vierge, elle était l 'objet il n'y a pas encore très longtemps de la procession du 15 Aout. Elle est encore aujourd'hui fréquentée et fleurie régulièrement par de ferventes adoratrices. Par temps de pluie on peut déchiffrer les chiffres 1.8.8.7 à la base de la croix au sommet de l'édifice. Elle a également fait l'objet d 'une restauration il ya quelques années.
Tombe de Monsieur BONIFACE Chapelle
Les vestiges de la grande guerre 14/18
4 blockhaus témoignent de l'horrible épisode de notre histoire.
Le plus grand se trouve dans une propriété privée au N° 511 rue de la rosière. Il vit une retraite paisible au fond de la pelouse et sert de remise à outils ( voir photos) . Il fut utilisé comme refuge lors de la guerre 40 par les habitants du village, et au moment des bombardements. il comporte plusieurs salles très spacieuses.
En s'enfonçant vers le marais par le chemin du Riez aux épines on découvre le second au milieu d'un bois "à la cave".
Le troisième est un peu particulier car situé sur le chemin des 7 bonniers. Il a été dynamité et on peut voir une partie de chaque coté du chemin. On observe à loisir les entrailles du monstre. Ce qui d'ailleurs n'intimident guère les "squatters". ( voir photo)
Le quatrième a été retourné et il sert d'étape aux promeneurs de la voie de basse-messe enter Herrin et Gondecourt ou encore de lieu de rendez-vous pour les petits garnements qui jouent dans les blés.
La blanchisserie
Il ne reste presque rien de cette immense entreprise des années 1860 (voir plan) qui possédait une cité ouvrière de 16 maisons. seuls un pigeonnier qui attend d'etre restauré au milieu du terrain des scouts el l'ancienne habitation du concierge nous rappellent de l 'entreprise de Monsieur BONIFACE (photo).
Le moulin
Il y avait au moyen-âge un moulin entre le collège et la ferme CAUDRELIER. Aucun document n'a pu etre retrouvé autre que ce plan ( voir article de journal).
Le chateau de la nationale
La petite maison devenue garage date de 1789. La grande bâtisse est de 1830. Le parc est magnifique et possède un hêtre pourpre de 5m de circonférence. On peut lire sur son tronc des inscriptions de soldats des guerre 1870; 1914 et 1940.Une vingtaine d'arbres y ont été recensés. (voir plus loin) .
La richesse d'Herrin
Son patrimoine naturel est d'une beauté certaine. L'arrière pays possède une grande variété de sites traversés par des chemins ruraux.
- Chemin vicinal ordinaire N° 3 dit de la Rosière
- Chemin rural N°24 dit sentier de Bourg
- Voie de la Basse Messe
- Chemin de procession ouest
- Chemin de procession Est
- Chemin vicinal ordinaire N° 6 dit Pavé de Bourg
- Chemin vicinal ordinaire dit de la Barre
- Chemin rural N° 11 dit du Riez aux épines
- Chemin rural N° 10 dit des Bois Chemins
- Chemin rural N° 7 dit du Grand Marais
- Chemin rural N° 8 dit de la Blanchisserie
- Chemin rural N° 4 dit des 3 Bonniers
- Chemin rural N° 5 dit du Riez des Moutons
- Chemin rural des 7 Bonniers
- Chemin de halage
- Chemin rural N° 1 de Carvin
Dans ces paysages alternent haies , fossés , bois , clairs champs, buttes et talus.
La Deule
C'est sans doute par inadvertance qu'elle a été dénommée "canal de la Deule". La rivière Deule sur les cartes anciennes prend sa source à Auchy les la Bassée , gagne Haubourdin , par la Bassèe , arrose Lille et se jette dans la lys à Deulémont. De la planche de Courrières jusqu'à la hauteur de Seclin, la Souchez décrit un vaste arc de cercle, traçant sur la carte d'un trait indélébile, la limite de toute la moitié ouest du Carembault . La limite de tout la quart nord-est est formé par un de ses affluents du nom de "Naviette" laquelle passe au sud de Seclin au nord de Phalempin jusqu'à l 'une de ses sources qui se trouve sur les pentes du Pévèle aux abords de Wahagnies. Etant ainsi nettement délimité notre petit pays de Carembault blotti, niché, pourrait on dire en quelque sorte, dans la grande boucle de la Souchez est un parfait modèle de petite cellule géographique de 10 à 12 km de diamètre.( Extrait de "les voies antiques du Carembault et leur évolution" M.COUVREUR.
La Souchez aujourd'hui Canal de la Deule fut la première grand voie de liaison entre nos ancêtres qui vivaient au milieu des marais. La communication entre les différents villages était très précaire jusqu'à l'assèchement des marais : "vers la Deule le petit chemin rural d'Annoeullin et Don était coupé de plusieurs rigoles faisant communiquer les vastes nappes d'eau s'étendant de chaque coté de la route. Mais le marais ne couvrait pas seulement les terres en direction de Don…" L'auteur chroniqueur local ajoute que toutes ces terres restaient sous les eaux pendant 7 à 8 mois chaque année.
Les marécages sont devenus de riches parcelles, elles aussi portent un nom
- Chemin de Carvin
- Chemin de Gondecourt
- Le long champ
- Voie de la basse messe
- L'Ecluse
- La barre de cote
- Le petit marais
- Le riez des moutons
- Aux 3 bonniers
- La blanchisserie
- Champ Madame
- Le riez au épines
- Le Grand marais
- Les champs du milieu
- Aux 7 bonniers
- La butte (lieu de déversement des boues de la deule années 70 )
- Le cornet à molles (ancienne tourbière )
On y cultive le mais, la pomme de terre , la betterave, le blé , l'orge , l'avoine et l'endive. Certaines années ont connu le lin et les petits pois parfois aussi les fèves et sin on remonte au peu plus loin de la luzerne et du tabac et quelques cultures maraichères. Les prairies disparaissent peu à peu. Il ne reste plus que deux éleveurs de bovins à Herrin aujourd'hui. Il n'y a plus de moutons non plus pourtant si nombreux au XVIème siècle.
Quelques chevaux de loisirs ont remplacé les moutons. Ils permettent à leur cavaliers d'apprécier toute la beauté de ces espaces naturels aux différentes saisons. Quelques bois, hélas manquent à l'appel mais il en reste encore une dizaine.
Le bois Lierre , Le bois Ledoux, Le bois Victor, Le bois Cary, Le grand bois, Le bois de Carnin, Le bois jean Connart, Le Tank, Le bois Long, Le Clair. Ils sont riches en frênes, sureaux, lierres, charmes et peupliers.
Autrefois meme, l'eau coulait dans la naviette, et emplissait les clairs et la carpière , mais les nécessités et les besoins de la communauté urbaine de Lille ont fait que le pompage par les eaux du Nord a vu descendre le niveau de l'eau de la nappe à plus de 15 mètres en sous sol plus de pompe à bras!.. Herrin en tire cependant un avantage, les caves ne sont plus inondées et la qualité de vie est meilleure. La vallée de la Deule était autrefois pauvre et malsaine. Une étude de Monsieur DIEUDONNE , préfet, en 1801 signale à Herrin un excédent de décès, par rapport à la moyenne de l' arrondissement. d'un huitième. Pays très marécageux parsemé de grande pièces d'eaux, on prit le taureau par les cornes: on défricha puis on planta. On relevait e 1910 65 ha en blé et 53 ha en betteraves. Les terres tourbeuses, noirâtres et acides, se situaient près de la Deule. L' épaisseur est plus ou moins grande. Le lieu dit "blanc bas" indique que la marne sous-jacente apparaissant au labour n 'était pas bien loin. Ces terres basses donnaient betteraves et cultures maraichères. En s'éloignant de la rivière , la terre devenait moins noire, plus argileuse. Cette vieille terre que le paysan appelait "terre franche" et ou le blé poussait bien, là ou commence le limon le paysan l' appelle la plaine par opposition au marais.
Que l'on se promène dans la plaine ou le marais on foule aux pieds une multitude de plantes sauvages. En voici quelques unes que vous pourrez rencontrer facilement
L'Armoise , La Grande Berce, La grande Cigüe , La Camomille Romaine, La Tanaisie, La Grande Bardane, Le trèfle des champs,
L'Ortie, Le Paturin des prés, Le Lierre Terrestre, Le Compagnon blanc, L' Eupatorine à feuilles de chanvre, La Renouée Persicaire et des oiseaux
La Renoncule, La Moutarde, Le Gaillet Gratteron, Le Pissenlit, Le lamier Blanc, Le Plantin, La véronique petit chène, La Vipérine commune,
La Grande Consoude, La Vesce hérissée, L'Epilobe en épi, L' herbe à Robert, La Cardère, La Cirse des champs, La Bourse à Pasteur,
la Reine des Prés ,La Potentille Argentée, La Bryone, Le Grand Boucage, Le Cerfeuil sauvage, La Morelle Noire, L'Achillée mille feuilles,
La Pâquerette, Le Liseron, La Marguerite, L'Aigremoine, le Millepertuis Commun, La primevère Officinale, Le Laiteron des champs,
Le Séneçon Jacobée, Le Tussilage pas d'âne, Le Melilot Officinal, L'Euphorbe Réveille matin, La Mercuriale Annuelle, Le Lierre,
L'Arum tacheté , Le Chiendent rampant, Le Dactyle Aggloméré, Le Roseau commun, La Prèle des champs, .. et j'en oublie!...
Et si vous levez les yeux vers les haies vous découvrirez au printemps la magnifique floraison des aubépines , et des églantines, le bouquet blanc de la viorne obier, les chatons des saules, les grappes des sureaux et des troènes.
Nous ne pourrions refermer ce chapitre champêtre sans parler de la faune qui foisonne dans cette contrée. Au ras du sol souris, mulots, rats, musaraignes, belettes, lapins, lièvres s' égayent à toutes les saisons ; Leurs prédateurs ne sont pas loin à savoir buses, faucons, chauves souris, chouettes et hiboux et meme parait 'il renards de retour parmi nous.
Les corneilles et les mouettes guettent le fermier et mes labours frais pour se repaitre de vers de terre abondants et de larves enfouies. A l'appel du coucou, dès le premier jour de mars, un concert de passereaux vous éveille, moineaux, pinsons, rouge-gorge, fauvettes, troglodytes, bergeronnettes, mésanges rivalisent avec les merles , les grives et les tourterelles des bois. De temps en temps un pic vert vient jouer du marteau piqueur, à la cime des arbres ramiers et pies font leur nid. Dans les étables tournoient les hirondelles. Dans les champs quand la chaleur de juin les réchauffe, les alouettes montent en vrille dans le ciel. Les nuages de sansonnets ( étourneaux) s'abattent sur les cerisiers. Dés septembre, les compagnies de perdreaux s'envolent au moindre bruit et l'on entend au loin le cri des faisans nichés dans les bois. En se rapprochant de la Deûle, on peut observer les hérons cendrés, les canards, les grèbes huppées, et parfois au moment des migrations, des passages de cormorans, de bécasses, de grives ,et d'oies sauvages. Au hasard des promenades on aperçoit meme en nageant dans le canal une tortue de Floride égarée. L'eau de la Deûle qui dans les années 70 ressemblait plus à du pétrole commence à redevenir accueillante, Le poisson est enfin revenu pour le plaisir des pécheurs : tanches, gardons, perches, carpes et parfois silures et anguilles mordent à l'hameçon. Quelques poules d'eau pointent parfois leur bec rouge dans les buissons de la berge.
De retour au village nous ne pouvons oublier la nature car meme les noms des rues nous la rappellent, la Rosière ( fille vertueuse à la quelle on décernait une couronne de roses pour sa vertu), la rue des acacias, l'allée des lilas, des bleuets, des pervenches, des violettes, la rue des mésanges, des pinsons, des fauvettes, les intrus font partie d'un autre age: procession, basse messe, bourg , blanchisserie, barre mais sont la pour nous rappeler le passé. La place d'Herrin toute fière de son nouveau décor arbore le blason de la commune en son centre et ses pruniers en fleurs sont loin d'être dépourvus de charme. En remontant vers l'église , noter tilleul plus que centenaire trône paisiblement remis enfin de ses soubresauts inattendus. Il observe en silence ses deux confrères érables sycomores qui surveillent l'église et son cimetière.
Un peu plus loin,depuis1830, se dressent fièrement tous les arbres du parc du "chateau". C'est un véritable feu d'artifice de feuilles aux couleurs et formes multiples. S'enchevêtrent et se marient avec harmonie dans la haie qui entoure la bâtisse charmes, lierres, frênes, sureaux, érables, lilas et merisiers. Dans la cour , deux gros tilleuls de 168 ans dont un fait l'objet d'un traitement particulier au ciment mécanique pour éviter les moisissures ,quatre charmes , un acacia, deux frênes, deux pommiers, 2 noyers, 1 frêne pleureur et un cognassier embellissent l'entrée. Dans le parc, à l'arrière , une petite colline ou siège le hêtre pourpre de 5 m de circonférence ( Promenade favorite de Mademoiselle LAMGLEMETZ). Tout autour de la pelouse et bordant les allées, se dressent un grand cyprès, croisement de mélèze et de séquoia ,des noisetiers, un gros noyer, un ginkgo biloba, un sycomore( bois pour violon 10 à 50 ans de séchage), un houx, un houx panaché, un pin d'Autriche, un acacia, un merisier, un érable commun, un cerisier, un châtaignier, et enfin un tilleul de 70 an d'âge.
Tout a une fin , ici s'achève notre parcours. On peut dire d'Herrin qu'il est né dans l'eau et que tout y prend racines: les plantes, ls arbresmais aussi les hommes qui lui restent fidèles au cours du temps. Puisse notre petit village , inconnu du monde, conserver longtemps son authenticité et sa beauté naturelle. A nous d'y veiller ! …
Si après cette lecture le cœur vous dit de venir visiter Herrin , n'hésitez pas , les petits chemins vous invitent à la découverte, laissez les guider vos pas. !..
Merci à tous ceux qui m'ont aidé à réaliser ce livre
Bibliographie
Sources historiques
Communes de l'arrondissement de Lille Document historique par Victor BECQUART 1879
Documents des archives départementales Rue St Bernard à Lille
Les Voies antiques du Carembault et leur évolution par H. COUVREUR
Annuaire du Nord RAVET- ANCEAU Tome 1 1914
Archives de la mairie d'Herrin
Tradition orale