Jules Ernest LECOINTE
Né le 17 janvier 1846 à Capelle
Acte de Naissance
A comparu Charles Théophile LECOINTE, ouvrier domicilié à Capelle lequel nous a présenté un enfant de sexe masculin né hiersoir à 17 heures de lui déclarant en sa demeure en cette commune et de Virginie LOURDEL agèe de 22 ans son épouse et auquel il
a déclaré donner les prénoms de Jules Ernest
témoins : Louis DEWALLE ouvrier à Capelle agé de 30 ans et Louis NEWPON ouvrier agé de 23 ans aussi domicilié à Capelle
Ils se marient le lundi 31 juillet 1871 à Grande-Synthe (59760).
Acte de mariage 50
A comparu Jules Ernest LECOINTE âgé de 25 ans, journalier, domicilié à Capelle et y es né le 17 janvier 1846 fils majeur de feu Charles Théophile LECOINTE décédé audit Capelle le 2 novembre 1859 et de vivante Virginie LOURDEL âgée de 47 ans, journalière domiciliée audit Capelle d'une part
et Demoiselle Justine Philomène FLOREIN âgée de 18 ans, blanchisseuse domiciliée en cette commune née le 3 juin 1859 fille mineure de Jean Baptiste âgé de 58 ans et de Marie Agathe MEURS âgée de 58 ans journalière domiciliée en cette commune
témoins : Louis PAUWELS âgé de 47 ans domicilié à Dunkerque Beau frère de l'époux
Gustave Christophe WEMELBEQUE âgé de 25 ans, ouvrier de fabrique domicilié à Coudequerke Branche, beau frère de l'époux
Jean DEMOL âgé de 30 ans, ouvrier, domicilié à ....., beau frère de l'époux
Ernest LENIS âgé de 22 ans, employé de commerce, domicilié à Bourbourg cousin de l'époux.
L’abbé Jean LECOINTE son petit fils raconte
Le ménage LECOINTE –FLOREIN habitait à Capelle environ 6 kms de Dunkerque le long du canal de Dunkerque à Bourbourg au lieudit « La maison blanche » un café rural avec un peu de terre qui assurait u beau jardin potager. Ils étaient aussi responsables du passage du bac pour la traversée du canal. C’était une sorte de ponton carré relié à chaque rive par une chaine. Tout cela faisait dire à Alfred que lors de ses séjours chez ses grands parents « il faisait passer le bac »
Capelle est une commune assez récente séparée d’Armbouts-Capell et de Spycker ce qui fait que les actes familiaux peuvent se trouver d’un coté ou de l’autre .Les trois communes ayant été détruites en 1940, les archives communales et paroissiales n’existent plus(1).
Selon l’oncle Charles, aucun enfant ne connait sa date exacte de naissance. A cette époque les accouchements se passaient à la maison avec l’aide ses voisins. Les certificats médicaux n’existaient pas. Le père devait déclarer la naissance à la mairie de Capelle (5,6kms), cherchait 2 témoins et s’en allait faire sa déclaration à la mairie en présence des 2 témoins. Tout cela se fêtait et demandait pas mal de temps, on n’était pas à un jour près et la date déclarée était approximative. Il fallait au grand père 3 jours pour tout.
En plus de son jardin, le grand père travaillait à la distillerie DURIEZ à Coppenaxfort ou il était spécialiste du gout. La maison ne fournissait pas de verre et pour se protéger l’estomac, il goutait l’alcool après avoir gobé un œuf, par ration d’une demi-coquille.
Jules LECOINTE ne fut jamais soldat. A cette époque on tirait au sort. La première fois il tira le bon numéro, la 2ème fois il fut dispensé en tant que fils de veuve, la 3ème fois il fut encore dispensé, son frère étant mort pour la France à la campagne d’Italie.
De la classe 1866 Il participa cependant à la guerre de 1870 et fut décoré de la médaille commémorative de 1870 (Faire-part de décés)
Justine FLOREIN est née le 3 juin 1853 à Grande Synthe
Acte de Naissance
A comparu Jean Baptiste FLOREIN agé de 39 ans, journalier lequel nous a présenté un enfant de sexe féminin né de lui et de Marie Agathe MEURS auquel enfant a été donné les prénoms de Philomène Justine
Témoins : Auguste SCHWARSHAUPT agé de 30 ans, domestique à gages demeurant à Spyker
Annebart FASQUEL agé de 46 ans, cabaretier de Grande Synthe.
Justine FLOREIN était une personne très autoritaire. Elle fut frappée d’hémiplégie mais elle eut encore 3 enfants .Son infirmité lui imposait une aide permanente mais son caractère lui valait sans cesse des brouilles avec ses aides.
La tante Emma s’occupa longtemps de la maison et elle finit par acheter la maison blanche pour ne plus être mise à la porte, ce qui lui arrivait régulièrement.
La tante Lucie qui habitait Arm bouts Cappel venait déjeuner
Les époux LECOINTE FLORIN eurent 11 enfants dont 3 moururent en bas âge .Une fille Georgette, encore adolescente fut victime d’un accident, elle mourut écrasée par un chariot de ferme
1er Rang : Raymond LECOINTE et Jules LECOINTE . 2ème rang : Charles, Ildefonse, Gédéon LECOINTE
ils figurent au Recensement de Spycker en 1906
LECOINTE Jules 60 ans n Cappel chef jardinier patron
FLOREIN Justine 53 ans ne Grande Synthe pouse cabaretière patronne
LECOINTE Marguerite 18 ans née à Capell enfant
LECOINTE Charles 11 ans né à Spycker enfant
LECOINTE Raymond 7 ans né à Spycker enfant
Sur la droite le café « le Progrés » Route Nationale à Petite-Synthe
Les grands parents finirent leur vie chez leur fille Marguerite LOONIS qui tenait le café « au progrès » route de Petite Synthe La question était toujours de décider les grands parents à quitter la maison blanche. Un jour la grand-mère à la suite d’une discussion de plus avec Emma se décida à partir. Mon père Ildefonse est allé les déménager. Il fallait 2 hommes pour hisser la grand-mère dans un fiacre en direction de Dunkerque. (À l’époque Marguerite tenait le café « à l’ange couronné » place des halles( 2) Les meubles embarqués dans la charrette tirée par « bijoux », la grand-mère en voiture, le grand père s’est mis à pleurer ne voulant pas quitter sa maison. Papa fit partir la grand-mère à Dunkerque jusqu’au soir et remis les meubles en place. Quelques temps nouvelle brouille avec Emma. Le grand père qui travaillait sur le toit de la maison avait fait une chute. À peu près remis il accepta le déménagement. Marguerite les pris chez elle « au Progrès » et c’est la qu’ils décédèrent, Grand père le 1 12 1926 et Grand-mère le 28 8 1925. Tous deux sont inhumés au cimetière de Petite Synthe
1: heureusement pour nous les archives départementales en conservaient une copie
2 : Dans la rue des Bassins, les commerces étaient particulièrement nombreux et variés et on y trouvait aussi bon nombre de professions libérales demeurant dans de belles et majestueuses demeures des XVIIe et XVIIIe siècles. C’était aussi le quartier des vieilles enseignes de cabarets et estaminets centenaires : le Canon d’Or, le Brick, le Chat Botté, l’Ange Couronné, le Balaou (du nom d’un signal d’épave au port), le Saint-Sébastien... d’où « la rue de la Soif ».
L'ange couronné , sur la place même du marché au poisson avait sa clientèle bien distincte composée de retraités de la Marine , petits vieux paisibles , bien propres ,n'aimant pas le bruit, or un franc marin qui débarque du grand silence du large , aime à entendre le tapage de terre et au besoin y participer( Dunkerque ville ardente de Albert CHATELLE)